Mission archéologique française de Porsuk

Zone d'identification

Type d'entité

Collectivité

Forme autorisée du nom

Mission archéologique française de Porsuk

Forme(s) parallèle(s) du nom

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Autre(s) forme(s) du nom

Numéro d'immatriculation des collectivités

Zone de description

Dates d'existence

1969-2003

Historique

Sur le plan historique on sait que l’ancien royaume hittite s’est formé autour d’une zone dans le nord vers Hattusa, et que progressivement, vers la fin du XVIIème siècle av J.-C. sans doute, les souverains ont cherché des débouchés vers la Méditerranée. Ils se sont intéressés au « bas pays » hittite et à la zone de Porsuk. Les montagnes du Taurus sont aussi intéressantes car riches de minerais comme le plomb argentifère, mais aussi le cuivre et l’or.

Lieux

Statut juridique

Fonctions et activités

Le site a environ 400m de longueur sur 200 m dans sa plus grande largeur, il s’agit d’un relief tabulaire sur lequel s’est installé le site, avec une accumulation de 8 à 9 mètres de niveaux archéologiques. Plusieurs périodes (de la plus récente à la plus ancienne) sont présentes. Les dates sont estimatives bien entendu :


  • Porsuk I: période romaine (1er av JC jusqu’au 3ème siècle ap JC)
  • Porsuk II: période hellénistique (3ème > 2ème siècle av JC)
  • Porsuk III: Fer moyen et récent : 8ème > 6ème av JC)
  • Porsuk IV: Fer ancien (10ème ? > 9ème av JC)
  • Un hiatus dans cette occupation entre la fin du 13ème av JC (ou 1300? et l’an 900 av JC environ). Destruction générale par un incendie, vers 1300 av JC (?) puis abandon du site
  • Porsuk V: Bronze récent (1450 > 1300 av JC), époque hittite impériale
  • Porsuk VI: Bronze moyen et récent (1650 > 1450 av JC), époque Hittite ancien
  • Fondation vers 1650 av. J-C.

Du fait de cette situation stratégique sans doute, les fortifications de Porsuk III (période du Fer) sont remarquables, avec un mur de fortifications de 4mètres d’épaisseur, en pierres de gypse et, sans doute, une superstructure de briques. On y a trouvé des écailles d’armures, en fer, qui étaient à l’époque cousues sur la toile ou le cuir des armures des soldats.
Mais c’est la période de l’âge du bronze qui a attiré mon attention, avec d’importants vestiges du système de fortification, des remparts en dents de scie avec des tours et un système à caissons.

Au pied du versant nord de la grande chaîne de montagnes du Taurus qui domine le site de ses 3500m d'altitude (fig. 2), Porsuk occupe une position privilégiée et fortement stratégique.

En premier lieu, le site pouvait contrôler une grande partie des voies qui menaient déjà, depuis la plus haute Antiquité, du plateau anatolien vers les régions mentionnées ci-dessus par l'intermédiaire des célèbres Portes ciliciennes toutes proches, étroit passage dans le Taurus, qu'ont emprunté bien des voyageurs et conquérants de l'Antiquité dans un sens ou dans l'autre.

Dès le Néolithique, la région pouvait attirer les hommes par ses richesses naturelles, en l'occurrence la précieuse obsidienne du massif volcanique du Hasan Dağ (Melendiz Dağ) situé à une soixantaine de km au nord de Porsuk.

Aux époques historiques, la fondation de Porsuk vers 1600 avant J.-C., comme le montrent les résultats des fouilles archéologiques, peut répondre aux préoccupations du fondateur de l'ancien royaume hittite, Hattusili Ier et de ses fils : s'assurer le contrôle des régions méridionales, et le débouché vers les côtes méditerranéennes.

Mais le site de Porsuk pouvait les intéresser également par la présence de la mine de plomb argentifère dans la montagne qui domine le site. Ainsi, dès sa fondation selon toute vraisemblance, la ville ancienne qui correspond au site de Porsuk, l'ancienne Tunna ou Dunna des textes hittites mais aussi assyriens — même si cette identification n'est pas totalement assurée — devait contrôler l'extraction de l'argent de la mine.

C'est également une inscription hiéroglyphique de cette période (VIIIe siècle av. J.-C., Fer Moyen) qui est à l'origine des fouilles de Porsuk : en 1961 un bulldozer, chargé d'aménager la piste qui relie le village moderne de Porsuk à la grande route, avait déplacé des terres du höyük de Zeyve et mis au jour un bloc de pierre révélant le nom d'un général Parahwaras et de son souverain Masaurhisas. Cette découverte renforçait et précisait l'intérêt pour ce site déjà repéré depuis longtemps par plusieurs archéologues auparavant. C'est le Professeur Emmanuel Laroche, célèbre hittitologue, à l'époque directeur de l'Institut français d'Études Anatoliennes d'Istanbul, qui avait obtenu la concession de la fouille, confiée alors (1969) au Professeur Olivier Pelon (Lyon) qui a mené sur le site une quinzaine de campagnes. Lui a succédé en 2003 le Professeur Dominique Beyer (Strasbourg) qui poursuit actuellement les recherches sur le terrain avec une équipe française comprenant quelques collaborateurs turcs.

Entre deux cours d'eau qui confluent à l'est, le site de format triangulaire (env. 400m sur 180m) est classé depuis 1993 par les autorités turques parmi les sites de première catégorie. L'établissement a profité de la présence d'un relief tabulaire couronné d'une croûte de conglomérat qui domine fortement la vallée environnante. Ce relief a permis en particulier d'établir de solides fortifications tirant habilement parti des particularités du terrain, selon les traditions des bâtisseurs hittites qui sont passés maîtres dans ce domaine.

En surface du Chantier IV, à l'est, les niveaux d'époque hellénistique et romaine (Porsuk I-II) sont connus sur une étendue relativement importante (fig. 9) et ils donnent une vision assez précise et relativement spectaculaire d'un habitat à caractère rural, ce qui renforce l'intérêt du site : en effet peu de sites anatoliens fouillés jusqu'à présent peuvent permettre une telle étude d'un habitat rural de ces périodes. Les maisons utilisent, comme précédemment, les matériaux locaux, essentiellement la pierre de gypse d'une carrière toute proche pour les soubassements, les briques d'adobe pour les superstructures, ces dernières à vrai dire rarement conservées.

Les résultats les plus spectaculaires, ceux qui légitiment le désir de consolider, protéger et mettre en valeur les vestiges dégagés, concernent le Chantier II et le système des fortifications hittites de l'Âge du Bronze récent (Porsuk VI et V), remarquablement conservées.

Cet ensemble, unique en Anatolie, impressionne particulièrement les visiteurs. Par le principe adopté tout d'abord : organisation par les constructeurs, vers 1600 BC ou un peu après, d'une sorte de passage à allure de poterne en taillant dans la pente naturelle du site, en coupant au passage des couches de conglomérat ; application contre les parois de ce passage d'un mur de part et d'autre, à soubassement de pierres de grès originaire des environs et superstructure de briques d'adobe, mêlées de moellons de gypse, l'ensemble comportant un chaînage de bois retrouvé carbonisé. Ce passage, qui a connu au fil du temps plusieurs phases, conduisait vers un couloir coudé protégé par deux tours. Le point d'aboutissement de ce couloir n'a pas encore pu être déterminé en raison de l'épaisseur des couches, particulièrement importante sous ce point culminant du site (env. 1300m d'altitude).
La seconde originalité concerne l'exceptionnelle conservation de ce dispositif : près de 6 mètres de hauteur par endroits pour des murs de cette période. C'est l'incendie qui a mis fin à la vie de ce dispositif qui a permis, en cuisant au moins partiellement les briques, la conservation d'une grande partie de la superstructure. L'ensemble représente à l'heure actuelle un exemple particulièrement significatif de l'architecture militaire du deuxième millénaire et un monument d'aspect assez impressionnant. Il convient par conséquent de veiller à sa conservation, à sa protection et à sa mise en valeur.

Textes de référence

Organisation interne/Généalogie

Contexte général

Zone des relations

Zone des points d'accès

Occupations

Zone du contrôle

Identifiant de la notice d'autorité

FRAEPMOM-MAFPOR

Identifiant du service d'archives

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Statut

Niveau de détail

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